Notre Histoire
Dans la famille, nous sommes pruniculteurs de générations en générations !
Notre savoir-faire est donc hautement maîtrisé, et la passion se partage depuis 4 générations !
J’ai repris la suite de mon papa en 2008, épaulée par mon époux Patrick. Cette reconversion était une nécessité pour moi : je ne supportais pas l’idée que ce patrimoine familial ne soit plus.. Aujourd’hui, Patrick est aux vergers, et moi-même à la transformation et à la commercialisation, épaulée d’une formidable petite équipe.
La transformation de la prune d’Ente (variété utilisée pour la confection du pruneau d’Agen IGP) au pruneau résulte d’un savoir-faire bien particulier, et nos pruneaux sont obtenus après plusieurs étapes clés.
La conduite du verger est très rigoureuse, ce qui est indispensable pour obtenir un pruneau haute couture.
Nos 14 hectares de vergers (4000 arbres) sont conduits en Agriculture raisonnée et nos pruniers sont régulièrement taillés de novembres à mars, afin que la lumière puisse pénétrer entre leurs branches et apporter chaleur et luminosité : 2 ingrédients magiques pour la maturation des fruits !
D’avril à juillet, l’irrigation joue un rôle majeur.
La récolte, elle, est réalisée entre mi août et mi septembre : les fruits sont alors gorgés de sucre, et tombent naturellement.
Une fois les prunes récoltées, elles sont lavées et calibrées, puis étendues sur des claies : c’est l’enclayage. Là, les prunes sont séchées dans des tunnels ventilés, chauffés entre 70 et 80°C. Les prunes d’Ente sont déshydratées 24 heures durant avant de devenir pruneaux, et leur taux d’humidité tombe alors à 21%.
Les pruneaux sont ensuite réhydratés, puis pasteurisés, ce afin de conserver tout son moelleux au fruit, et ses qualités nutritionnelles !
Depuis peu, pour nous diversifier, nous développons également la culture de légumes et de fruits et plus particulièrement de légumes asiatiques méconnus en France !
Christine Messines Cadreils.
L’histoire du Pruneau d’Agen
C’est au XII siècle, au retour de la IIIème croisade, que les moines Bénédictins de l’Abbaye de Clairac dans la vallée du Lot (entre Agen et Villeneuve) eurent l’idée de greffer des pruniers locaux avec de nouveaux plants de pruniers de Damas ramenés de Syrie.
Une nouvelle variété de prunes est créée, elle est appelée Prune d’Ente (du vieux français « enter » qui signifie greffer).
Cette nouvelle variété à peau fine d’une belle robe bleu mauve à pruine (fine couche cireuse légèrement poudreuse) blanche est bien adaptée aux terroirs du Sud-Ouest, à son climat comme aux conditions de séchage.
Le nouveau pruneau qui en résulte est d’un gros calibre avec des saveurs et des arômes délicats. Le futur pruneau d’Agen était né ! C’est grâce à son port sur la Garonne, qu’Agen est devenue la ville principale des expéditions de pruneaux.
Ils étaient embarqués sur les « gabares », petits bateaux à voile et de hallage, qui transportaient sur la Garonne les marchandises vers Bordeaux où ils étaient transbordés sur des bateaux adaptés à la navigation en mer.
Comme ces pruneaux étaient estampillés du nom du port d’embarquement d’origine, ils étaient connus sous la dénomination « Pruneaux d’Agen ».
Au cours de l’hiver 1709, un froid terrible détruisit un grand nombre de pruniers. Les vergers seront par la suite plantés plus à l’ouest, dans la région du Villeneuvois et de l’Agenais, réputée moins froide, sur les terres argilocalcaires de la Guyenne et de la Gascogne faisant de cette région du Sud-Ouest, le long des vallées et des coteaux de la Garonne et du Lot, la terre d’élection de la culture du pruneau d’Agen.
Énergétique, riche en fibres, minéraux et vitamines, facile à stocker, le pruneau d’Agen connaîtra un essor considérable du 17ème siècle à la fin du 19ème. Le pruneau d’Agen a toujours fait partie des ravitaillements de la marine à voile du temps de la Royale et plus tard de la marine marchande à vapeur. Ainsi embarqué comme provision de bord pour les voyages au long cours, le pruneau d’Agen fera le tour du monde au-delà des mers et des océans, sur tous les continents.
Les marins l’appréciaient pour son goût et ses qualités nutritionnelles. Mélangé à un appareil à flan composé d’oeufs, de farine et de sucre, les marins créeront ainsi la fameuse recette du far breton aux pruneaux.
Source : B.I.P. Bureau Interprofessionnel du Pruneau • www.pruneau.fr/histoire